Hey !
Désolée pour cette longue absence, je voulais faire l'article qui va suivre le weekend dernier, mais, un doute de dernière minute quand à ce que j'aurais à dire m'a arrêté...
Aujourd'hui, nous parlerons donc du Mémoire !
C'est l'un de mes deux gros sujet du 2e semestre de première année, avec le sujet de fin d'année, dont je parlerais plus tard, quand il sera réellement fini...
Déjà, je vais réexpliquer le sujet parce que ça n'a en fait pas grand chose à voir avec un mémoire universitaire, qui se fait d’ailleurs en cours de master, et pas en première année de licence...
Ici, le mémoire est un sujet qui regroupe, Histoire de l'Art, Écriture, et Graphisme/Édition et qui fonctionne en 3 temps, d'abord les étudiants choisissent une vingtaine d’œuvres, on était relativement libres tant que ça restait contemporain (ou moderne, dans les faits il y a un Matisse dans mon corpus...) et "officiel" (donc des artistes reconnus, publiés ou exposés... - pour une raison étrange, on avait pas le droit aux obscurs artistes du net...). Après, ça sur chacune des œuvres il fallait écrire un texte, tous les registres étaient autorisés, mais il y avait deux gros commentaires d’œuvres obligatoires à rédiger sur deux des œuvres. Enfin, une fois les textes écrits on pouvait passer à la mise en forme du futur livre, puis enfin, à l'impression, reliure, finitions...
Je vais vous montrer des photos, même si, malheureusement, les photos ne peuvent pas rendre l'impression que dégage le livre, ni l'aspect physique de l'objet, le toucher des pages, le poids, etc...
J'ai oublié d'évoquer quelque chose au sujet de la consigne : afin d'avoir un livre cohérent, il nous était aussi demandé de dégager un voir plusieurs grands thèmes regroupant les œuvres ensemble.
Après avoir écrit plusieurs textes et pris le temps de regarder mes œuvres plus en profondeur, il m'est apparu que je voulais parler du temps.
Enfin, pour être plus exacte, d'un temps suspendu, mental... (pour ceux qui ont étudié le temps en philo, niveau terminale L, c'est ce que Bergson appelle "la durée") du temps qu'on passe devant les oeuvres, ou même du temps que les oeuvres évoquent déjà par elles-mêmes, exemple :
Restauration
Jeff Wall
1993
La forme est pensée dans cette idée de pousser le lecteur à passer du temps dans le livre, les pages ne comportent qu'un élément à la fois : descriptif de l’œuvre (qui va en se décomposant au fil du livre) puis le visuel, puis le texte, ce qui augmente le nombre de pages à tourner et donc le temps passé sur le livre. Le texte lui même est composé selon une "ligne d'horizon" dont il ne dépasse jamais (sauf les titres d’œuvres pour leur donner plus de lisibilité), qui d'une part diminue la quantité de texte sur chaque page se qui encore une fois en augmente le nombre, et d'autre part évoque un paysage, considérant qu'un paysage est une vision devant laquelle on est mis en position de spectateur, voir de contemplation.
Maintenant, devant mon livre fini, je pense qu'il y aurait des choses à repenser, peut-être qu'un titre récurant au dessus des textes structurerais mieux le blanc du haut de la page, et le forma actuel (28 x 12 cm) me semble légèrement trop grand pour permettre une bonne lecture du texte, peut-être qu'il faudrait tout réduire pour avoir quelque chose de plus adapté à la lecture, et enfin, il lui aurai sans doute fallu une couverture rigide qui maintiendrait les pages à plat quand le livre est ouvert.
Voilà, je crois avoir tout dit, mais, je ne peux pas vous laisser là dessus sans vous partager un texte ! ^^
L'homme qui a perdu ses clefs
Pierrick Sorin
1999
Instalation vidéo
L'homme qui a perdu ses clefs est bien
ennuyé ! Il fouille ses poches une fois, deux fois, trois
fois... Il se tâte. Il cherche s'il n'a pas oublié de poche. Il
fait à nouveau le tour de ses poches. Cette fois, il les vide, puis
il les retourne. A ce moment, l'homme qui a perdu ses clefs commence
à paniquer ! Il regarde par terre. Il fait un tour sur lui
même. Il vide à nouveau ses poches. Il se repasse la journée
mentalement pour trouver à quel moment il aurait pu les oublier, ou
même les faire tomber. L'homme qui a perdu ses clefs ne sais plus
quoi faire ! Il fouille à nouveau ses vêtements, d'ailleurs
s'il était chez lui, il retirerait ses vêtements pour bien
vérifier, mais justement, il est coincé à la porte à cause de ses
foutues clefs !
L'homme qui a perdu ses clefs tourne en
rond comme un fou, alors que s'il prenait son temps, il verrait qu'il
les a... à la main !
Jolie mise en page. Pour rebondir sur temps et oeuvre, il y a deux artistes franco russe : Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, qui ont inventé le tableau qui gagne de la valeur en fonction de la durée de son observation par les visiteurs. C'était exposé jusqu'à très récemment : http://www.francetvinfo.fr/culture/expos/le-prix-de-ce-tableau-augmente-au-fur-et-a-mesure-que-vous-le-regardez_824109.html
RépondreSupprimerPour ma part, quand j'ai lu ton livre, Saphi, c'est le texte que tu as écrit juste avant l’œuvre de Matisse qui m'a le plus surpris et qui me laisse la plus grande impression. (C'est l'un des deux textes que tu présente 'là'.)
RépondreSupprimerMoi aussi je ne suis passé par Marseille qu'une seule fois, et moi aussi en arrivant par le train j'ai ressenti cette couleur, cette lumière. Impression fugace. Impression unique. J'y ajouterais un second souvenir, ... L'accent ... et oui, quand on arrive et que l'on sort de la gare, un peu perdu, des que l'on s'adresse à quelqu'un, dans la réponse on comprend bien que l'on est à Marseille, "dans le sude", en Provence, dans le pays de Pagnol, pays des santons ... Il ne m'a manquait que les cigales.